Neige

Au soir nocturne d’un retour en train passablement en retard, WebOL avait tourné la dernière page. Peu importe que cela fût joyeux ou terrible, le roman était refermé qui l’avait rendu otage consentant. L’intérêt de ce grand livre ne résidait pas dans le seul récit, ni même dans le style mais dans l’unicité de sa voix ; ce qui fait que l’on ne peut trouver ailleurs le même rythme et le même enivrement. A chaque lecture, il pouvait en accumuler une nouvelle, et une autre encore, et telle mise en abîme, et cette remarque qui lui venait à l’esprit alors qu’il faisait tout autre chose que lire, et cette métaphore qui renvoyait à un autre passage, et cette nouvelle dimension non soupçonnée.

C’est que WebOL venait entre L* et V* de refermer Neige d’Orhan Pamuk. Il n’est pas possible de quitter un tel livre dont le voyage ne relève pas des kilomètres de narration (menée entre Kars, à la frontière turquo-russe, et Frankfurt/Main en Allemagne) mais de la multiplicité des trames. En pensant à tant d’autres chef-d’oeuvre dévorés et d’autres à venir (tant que les yeux seront ouverts), WebOL se rappelait avec gourmandise qu’il est des livres dont il lui importe peu qu’ils soient sombres ou gais : leur texte demeure, nous habitant.

D’autres tas de mots attendent de guingois sur la table de nuit ses heures à changer de voix : WebOL souhaite le même plaisir à quiconque, et ose inviter à passer chez EcritOL qui adore les flocons.

Edit 2013-11

Il neige heureusement de nouveau fin 2013 comme les années précédentes (ce billet fut initialement publié en 2013-06, certes un mois sans). C’est peut-être de nouveau l’heure de la littérature turque, chez Publie.net.

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