Imaginez des skis conçus pour la randonnée dite nordique, équipés de carres (bords) métalliques et d’écailles sur les semelles. Les découvrir rendent décevante la pratique de la raquette, qui demeure néanmoins utile lorsque la pente devient forte. Les essayer fait comprendre ce que signifie toucher la neige : poudreuse et légère, lourde et collante -chaude-, souple et glissante, dure et raclante. Les utiliser est la meilleure manière d’avancer en hiver : des pas qui glissent.
Pour qui les mots doivent s’accompagner d’images, glissez sur DailyMotion en vous bouchant les oreilles pour ne pas gâcher la lumière ; puis lisez cette note descriptive du connaisseur Régis Cahn (ici, plus détaillée) :
« La randonnée nordique se pratique avec des skis dont la largeur est intermédiaire entre celle des skis de fond et des skis alpins, munis de carres et d’un système anti-recul (semelle à écailles ou fart de retenue) parfois complété par des peaux de phoque en montée. Chaussures et fixations laissent le talon libre et permettent la flexion naturelle du pied. Avec ce matériel, il n’y a pas de manipulation pour passer d’une configuration « montée » à une configuration « descente », pentes et contre-pentes s’enchaînent en continuité, seule la gestuelle du skieur s’adapte : pour franchir les reliefs de terrain, il fait appel à tout le répertoire des techniques de progression à skis, avec la souplesse permise par les fixations nordiques et l’équilibre exigé par des skis souples et étroits. »
& :
– Randonnée Nordique, l’excellent et fort utile portail par Régis Cahn.
– Nordique en Isère & Nordique dans les Hautes-Alpes.
– Telemark-Pyrénées, l’un des meilleurs télé-sites pour se procurer du matériel.
– Nordic-Spot, un autre télé-site concernant le matériel, dont les pulkas (pulka en suédois, pulk en norvégien, pulkka en finnois, sled anglais). Voir à ce sujet, chez Régis Cahn, une présentation ainsi qu’un essai.
Ajout de février : Un billet de Éric Charron sur SkiRandonne(e)Nordique.com présente de manière fort réussie le ski dont le qualificatif nordique ressemble à une tautologie.
Ajout sans date : « La neige est un palimpseste de vent qui chasse le fin grésil, d’heures en heures s’accumulant en petites corniches. Les traces de la montée ne sont déjà plus guère visibles à la descente ; l’heure avance dans un brouillard dont la clarté miroitante reflète la course du soleil invisible.
La neige n’est plus bleue mais d’un blanc sans relief mais intense ; un blanc sans reflet sinon une lame de vent poussant la poudre. La neige ne craque plus guère lorsque les paquets poudrés parviennent après de longues heures à étaler un tapis ouaté.
(…) »
Ajout estival, comme pour attendre les flocons : entre deux saisons, les pas fondent mais glissent encore…