Du Luddisme

Le travail des historiens permet de dénicher ces Grands Partages entre de fausses oppositions manichéennes, typiquement  l’éculée Archaïsme-Modernité.

Pour La-Vie-des-Idées, Liliane Pérez (CDHTE CNAM) vient de faire recension de l’ouvrage de François Jarrige sur les destructions de machines au XIXe siècle : Au temps des « tueuses de bras ». Les bris de machines à l’aube de l’ère industrielle (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009). L’occasion est donnée, comme il se doit, d’élargir la focale en une veille historiographique de l’étude de la culture technique et de l’histoire industrielle.

(…) Le livre de François Jarrige permet d’identifier clairement que l’histoire de l’industrialisation ne se confond pas avec celle de la science des ingénieurs, que les artisans et les ouvriers ont affirmé la spécificité de leurs choix techniques qui ne recouvraient pas nécessairement celui des gains de productivité et surtout, j’ajouterais, que leurs savoirs n’étaient en rien réductibles aux compétences normées et cloisonnées des corps de métier mais constituaient déjà une culture technique, une compréhension des moyens de l’action efficace. C’est un rameau oublié de la technologie. L’un des intérêts de la question est de comprendre ce qui nous permet maintenant de retrouver ce fil, quels circuits intellectuels au XXe siècle ont maintenu et développé un intérêt pour la technique non confondue avec l’industrie et pourquoi ces approches, telles celles de Jacques Guillerme et de Gilbert Simondon, peu lus ni entendus de leur vivant, trouvent maintenant un public et permettent de renouer avec la pensée technique des artisans. Il est sûr que le livre de François Jarrige, comme ceux de Maxine Berg, de Gabriel Galvez-Behar et de Christine MacLeod, apporte une pierre nouvelle à la compréhension d’un univers technique longtemps qualifié d’archaïque et dont perçoit peu à peu le rôle crucial dans la modernisation des économies et les filiations avec la pensée humaniste au XXe siècle.

& :
– Autres exemples au fil des billets, l’opposition entre virtualité et réalité, entre le journalisme-web et le journalisme-papier.
– Le terme de « Grand Partage » vient de Jack Goody.

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