Claro scriptophage

Le discours sur un texte, et celui réflexif de l’auteur lui-même, ne suffisent pas pour savoir si l’on aimerait l’œuvre, ou une partie d’elle. Carlo a bénéficié d’un dossier à dévorer dans le Matricule des Anges de septembre 2010.

Écrivain à l’œuvre protéiforme, Claro parle de la littérature comme si elle était l’air qu’on respire. Il ne cherche pas ses citations, n’hésite pas son flot de parole, plus fluide que lorsqu’il s’agit de parler de sa vie, prend les questions qu’on lui pose comme un skieur efface les piquets rouges et bleus d’un slalom olympique. La pensée file vite rebondissant sans cesse sur des saillies humoristiques qui tentent d’atténuer toute sacralisation du geste d’écrire.

L’image plus appropriée du skieur serait celui maitrisant tellement ses planches et son corps qu’il joue de n’importe quelle bosse, rupture de pente et changement de neige pour tracer sa trajectoire propre ; mais qu’importe, il s’agit des limites de la métaphore. Reparlons d’écriture avec les mots mêmes de Carlo :

Ce que j’aime, dans le déroulé d’une phrase, c’est quand elle parvient à un équilibre, certes instable, entre musicalité, cacophonie, auto-réflexivité et ligne de fuite. J’aime aussi cette idée que la phrase (ou le paragraphe) soit conçue comme un « événement » -autrement dit, quelque chose d’à la fois dynamique et pluriel. On peut dans le même mouvement prolonger l’élan diégétique, activer le nerf zygomatique du lecteur, produire une réflexion inédite à partir d’un objet a priori distancié, relancer la donne de la lecture, etc.

(Clin de clic à LS).

& :
Clavier cannibale, de Claro.
Littérature | Littérature ? (@webOL).

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