Seront publiés ici des bouts de thèse, laquelle est disponible en fichiers séparés via WebOL ; ces extraits doivent en donner la substance, sans l’appareil de notes : « La Matière et l’Action : Le graphisme technique comme instrument de la coordination industrielle dans le domaine de la mécanique depuis trois siècles ».
La conclusion est souvent la première chose à attraper dans une oeuvre non-fictionnelle ; poursuivons ainsi.
& :
– Conclusion – 1. Comment naît la conception.
– Conclusion – 2. La nouveauté en question de la CAO.
– Conclusion – 3. Nous n’avons pas parlé de coopération.
—
La pratique de la CAO impose-t-elle une rupture radicale ?
| Conclusion – 4. Une ultime formulation
Aurions-nous été plus ethnologues, ce mémoire aurait plus insisté encore sur la construction même des connaissances exposées, il se serait montré plus réflexif, il m’aurait mis plus encore en situation, dans une recherche-en-train-de-se-faire ou une recherche-en-action. La reconstruction didactique qui est le propre d’une recherche —sous la forme, ici, d’un mémoire de thèse— ne peut faire abstraction des moments d’enthousiasme, de joie et de fascination lorsqu’il a fallu traquer le bruissement d’humanité dans les ordinateurs, les plans et les tiroirs des bureaux d’études. Pour autant, nous avons bien suggéré l’odeur des vieux plans un peu gras, les poussières des réserves emplies d’objets intermédiaires en hibernation, les stigmates du temps scrutés au travers d’une loupe, les narrations volubiles d’anciens concepteurs revivant leurs pratiques par le truchement des objets ou les ronronnements des stations de travail.
Finalement, au fil des sept chapitres, nous n’aurons rien tenté d’autre que de comprendre un peu mieux le monde et d’écrire des choses que je n’avais pas vraiment lues ailleurs, en profitant de la mise à l’épreuve sans pareille que constitue la confrontation aux élèves et collègues.
Pourquoi ne pas l’écrire explicitement ? Derrière l’architecture conceptuelle d’une « ingénierie de la fabrication », d’une « instrumentation de l’action collective » et d’une « histoire sociotechnique », il y a aussi cette fascination de sentir, dans les frémissements de l’Histoire, que, comme l’ogre de la légende, là est notre gibier où nous sentons la chair fraîche des humains.
Tel est, d’une manière ou d’une autre, l’écho que nous (vous lecteur et moi-même) aurons essayé de renvoyer à l’aphorisme de Gilbert Simondon, qui a servi d’incipit à ce mémoire. Telle sera également la dernière manière de formuler la posture de ce mémoire :
« l’opposition dressée entre la culture et la technique, entre l’homme et la machine, est fausse et sans fondement ; elle ne recouvre qu’ignorance et ressentiment. Elle masque derrière un humanisme facile une réalité riche en efforts humains et en forces naturelles, et qui constitue le monde des objets techniques, médiateurs entre la nature et l’homme. »