Tout un monde proche est l’assemblage de mots affleurant à l’annonce du décès, hier 22 mai, d’Henri Dutilleux. Son nom vient à l’esprit de qui souhaite fournir un exemple de compositions mélodiques si prenantes sans qu’elles soient néo-partiellement rétro. Comme Olivier Messiaen qui en était un autre représentant, Dutilleux fait partie de la cohorte s’affranchissant des grandes démarcations telles que contemporain opposé à audible, mélodique opposé à actuel. C’est un compositeur de la seconde moitié du XXe siècle, certes né en 1916, si peu daté par des écoles stylistiques qui vieillissent parfois avec célérité. Ses pièces n’étaient pas qu’un assemblage de bonnes idées sonores, mais une idée se développant jusqu’à la double barre de fin.
Il est proche tant son univers musical marque l’oreille durablement, à l’instar de Messiaen et de celui plus ancien encore, Igor Stravinsky, dont le centenaire de la création du Sacre du Printemps, le 29 mai prochain, intrigue tant cette pièce continue de sonner si actuelle, presque d’hier. L’oeuvre d’Henri Duteilleux est devenue classique, tout un monde intérieur depuis longtemps.
Sa pièce la plus célèbre, peut-être, est Tout un monde lointain, concerto pour violoncelle (que l’on peut attraper via YouTube).
& :
– HD (YouTube) | A guide to HD’s music (Tom Service, The Guardian) | Esa-Pekka Salonen on HD (1’42 », Q2 Music).
– Nécrologie : Le Monde | Le Figaro | The Guardian | New York Times | Neue Zürcher Zeitung | Die Zeit | Tagesspiegel.
– Un texte d’Alexis Jenni, décrivant l’environnement d’écriture d’HD tel que décrit dans un documentaire (La Vie) – Merci à MA, en clin de clic.
– Dutilleux ? – Messiaen ? (webOL).
Musique que j’ai beau écouter sans a priori, je garde encore trop de mal à l’entendre comme « audible ». Peut-être, avec plus de temps, je connaîtrais mieux celui que je commence à connaitre par l’annonce de sa mort…
Ce même jour, c’était aussi le 200ème anniversaire d’un grand romantique… Wagner, que je vous propose de découvrir dans une autre lumière que celle des Nibelungen…
@Théophile :
Il me revient le chemin de Damas, celui de la révélation d’une certaine forme de musique jouant de la tonalité, pour ne pas dire s’en passant et sans prétendre que H. Dutilleux fasse partie de cette catégorie. Damas était une excellente salle de concert que tu connais, dans laquelle un chef exceptionnel dirigeait l’intégralité des oeuvres orchestrales d’Anton Webern ; chef et orchestre les rendant intelligibles : c’était Pierre Boulez et l’Ensemble InterContemporain.