Beethoven, Perlman, Barenboim

La dite musique classique n’a de guindés qu’une mauvaise écoute et un regard trop obsédé par les jabots et les queues de pie, ne voulant pas comprendre que ne pas applaudir entre les mouvements permet de s’immerger dans la magie jusqu’à la double barre de fin. Même les critiques de la qualité fournie par YouTube se mettent en sourdine en écoutant-regardant en boucle l’interprétation du Concerto pour violon par Itzhak Perlman et les Berliner Philharmoniker dirigés en concert par Daniel Barenboim.

Les timbres et la tenue du discours sont des ravissements ; tous, jusqu’au public, écoutent chacun avec la précision apparemment sans effort. Ce chef-d’oeuvre du début XIXe siècle respire sur scène ; tout fait écho, mélodie et harmonie, rythmes et timbres. Le soliste et le chef jouent sans partition, ce qui n’a rien d’exceptionnel mais la beauté est de voir ces deux complices se regarder, jouer ensemble ; l’Orchestre, dont la magnificence des Pupitres ne constitue pas la moindre des séductions, suit la leur qui n’est pas récente, ayant essuyé peut-être des générations d’interprétation (Abbado ? Karajan ? Furtwängler ? Plus ancien encore ?). Et rien d’autre ne compte, sinon des mots qu’un écrivain pourrait aligner ensorcelé par la bulle ainsi créée.

Même le film est magnifiquement monté, faisant sentir ce qu’est un orchestre. Voilà ce qu’il faudrait montrer aux enfants pour leur apprendre le délice de la chair de poule…

& :
– Musique en plein corps | Listening Writing – (MusicOL).
Lumières & Sons (EcritOL).

C’est affaire de corps pour sûr, de souffle et d’yeux, de doigts et de bras et de dos, de ventre.

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