Mickael Jackson

Le talent n’est pas l’apanage d’un style, et ne reste pas d’un côté d’une frontière, fut-il dit ici il y a 4 ans. Les créations de Mickael Jackson ridiculiseront longtemps nombre de clips d’une production showbiz standardisée (les effets bad boys sont depuis des clichés, l’original a d’une toute autre intensité chorégraphique).

Il a travaillé avec Martin Scorsese pour Bad, avec Quincy Jones pour certains de ses spectacles relevant d’un art total. Son Thriller est une oeuvre sans pareille de presque 14 minutes, son Beat It et surtout son Billie Jean (ici en version scénique) relèvent d’une véritable écriture qui ferait honte à d’autres grands noms de la pop si on osait les citer.

MJ a été un très grand créateur, aussi. Notons que La Vie des Idées a publié un -forcément- long article intitulé Il était une fois Michael Jackson.

Four years after MJ’s death, Peter Aspden, from the Financial Times Week-end, wrote an excellent article (The way Michael Jackson made us feel) about the sustainability of the best pop music.

How will the future judge the golden era of popular music that began in the middle of the 1950s and dribbled to a close sometime in the late 1980s? Changes in the making and marketing of music, and the way we listen to it, are having momentous effects on the industry. What will be left for posterity? Vinyl, the medium that transmitted most of pop’s most glorious moments, is already an ancient artefact, collected by zealots, hipsters and, presumably, the British Museum. Compact discs are already on their way out. The video clip is an outdated promotional tool. How will we remember the stars of pop? Talent shows? Tribute bands? Obscure retro radio channels?

Mozart is still celebrated because his music continues to be played by orchestra members who devote their lives to mastering his compositions. His genius is freeze-packed to last: modern orchestras do not look or sound dramatically different from those of his lifetime. Audiences are respectful of the ritual of attending concerts. They are reverential towards a period of musical innovation that will never go out of fashion; it is a touchstone for our deepest cultural aspirations.

(…)

But pop doesn’t have a hope of matching that kind of longevity. It has whored itself to corporate greed, and to the desperate desires of its practitioners to achieve instant fame and wealth. Who, over the age of 11, can actually remember last year’s X Factor winner? Perhaps it is only right that an art form that was designed to deliver evanescent pleasure should end like this: a bright comet that is already fast receding. But it is a shame. Pop music did become an art form. And it should be remembered, not least for the sake of its few true stars.To watch One and Love in 20, or 50, or 100 years’ time will be the nearest we can get to understanding the greatness of a period that is already receding in our rear-view mirrors. Pop music, the cultural historians of the future will say, really did have that visceral, effervescent appeal. It invented new things, and made you happy to be alive, not unlike Mozart. This is how it should be remembered. Big and bold and blowing your mind.

Edit 2013-06 – First version in 2009-06. Note that so numerous copyright issues with the YouTube videos.

Le Sacre en communion

La musique n’est rien moins que physique, de l’air et de corps ; affaire de souffle et d’yeux, de doigts et de bras et de dos, de ventre : il suffit d’en jouer pour s’en rendre compte, ou d’observer intensément des musiciens. Les danseurs en sont d’excellents exégètes, pensons à Angelin Preljocaj, à Anne Teresa de Keersmaeker (ce qu’en dit EcritOL) et, nous le verrons, à Maurice Béjart (à Michael Jackson aussi, dans son genre). Les mots aussi peuvent en dire le pouls et le parfum, ces rythmes et ces timbres ; certains écrivains mêmes rédigent non pas en musique mais sur, mais avec la musique.

Il était une fois une expérience littéraire au nom de Vases communicants : « Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Pour la cuvée de juin 2013, EcritOL proposait Le Sacre du Printemps à Isabelle Pariente-Butterlin, regardant aux bords de ses mondes. Deux textes furent rédigés sans autre concertation qu’un titre pour mots-clés : des rythmes et des timbres si différents se sont révélés au jour dit, d’une commune passion mélomaniaque irréfragable.

Isabelle Pariente-Butterlin, l’invitée qui comprend Béjart qui avait compris Stravinsky, aux rythmes heurtés jusqu’à l’explosif :

C’est la vie. La vie qui se lève. Elle se répand. Elle aurait pu ne pas, on n’attendait pas, et pourtant on savait. C’est la vie revenue. (…)

EcritOL, l’invitant :

La pluie ébroue l’herbe drue qu’un vent de vallée mouillée peint en vert depuis des jours. Les chaussures des randonneurs doivent se colorer d’auréoles sombres ; les gouttes de plus en plus piquantes tapotent au plat des vitres, puis éclatent en flaques sur le pare-brise, pour ruisseler le long du gros capot. (…)

& :
Les écrits d’IPB-l’invitée (édition Publie.net) | EcritOL-l’invitant.
Musique en plein corps | Listening Writing – (MusicOL).
Lumières & Sons (EcritOL).

Pina Bausch

Nul besoin d’attendre que quelqu’un glisse ou saute de l’autre côté de la scène pour s’intéresser à sa trace. Nulle retenue non plus pour dire alors l’intérêt des corps et des sons (@musicOL), rappelant que la chorégraphie chez les plus grands est une manière d’écouter la musique ; citons Anne Teresa de Keersmaeker et Angelin Preljocaj.

Pina Bausch, elle, fut une créatrice de formes. Elle fut aussi une enseignante d’une importance phénoménale dans le monde de la danse dite contemporaine. La presse en parlera-t’elle ?

PB ist tot | Grande Dame des modernen Tanzes | Ein Leben dem Tanz (Die Zeit).
La virtuosité très personnelle de PB + PB, danseuse et chorégraphe allemande, par R. Boisseau | PB, exercices d’admiration, paru le 2008-06-13 | Amour de PB, par F. Marmande (Le Monde).
– Stage on PB, gateway to articles | Magician of modern dance | « We have lost a visionary » (The Guardian).
Topics on PB, gateway to articles | PB, german choreographer, dies at 68 | Remembering PB | A Stage for Social Ego to Battle Anguished Id (New York Times).
PB, mort d’une pythie de la danse (Le Temps).

Ajout : la réaction de l’un des plus proches d’ArtOL qui soient, cette citation :

« J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ;
Des guirlandes, de fenêtre à fenêtre ;
Des chaînes d’or d’étoile à étoile,

Et
je danse
 »
Arthur Rimbaud (Illuminations)

Farben in Bewegung

Des couleurs en mouvement qu’est la danse, suggère la dernière lettre d’information de la Kunsthalle d’Hamburg, à la faveur d’une exposition en hommage à Nijinsky ainsi qu’une autre consacrée aux vidéos d’un artiste contemporain, Roman Signer :

« Neben dem Tanz der Farben zu Ehren des großen, russischen Tänzers Nijinsky im Hubertus-Wald-Forum, ist auch in der Galerie der Gegenwart viel in Bewegung. (…)« .

Dans certaines chorégraphies ou vidéos, il y a de plus une attention particulière au son, à la musique magnifiée dans sa corporalité comme le savent si bien incarner Anne Teresa de Keersmaeker et Angelin Preljocaj.

Dans tous les cas, l’art est matière autant qu’idée, revendique ArtOL :
Musique & matière.
Art vidéo, avec une mention particulière pour le son, souvent parent pauvre.
Ohran Pamuk, et d’autres, pour comprendre la relation physique à l’écrit, avec toujours la main et l’oreille pour guide.
Typography is how language look like, dans sa matérialité faite de traits et de couleurs et parfois, pour refermer la boucle, en mettant en mouvement la couleur des lettres (invitation à découvrir les vidéos sélectionnées par TypOL).