100 H2O

Hundertwasser was a very serious eccentric, an eccentric interesting artist. He was painter, architect and much more. He travelled the world with many ideas and works, and on his lively coloured boat renamed Regentag (Raining day) as well.

For him in one of his most brilliant aphorisms, humans have 3 layers ; skin, clothes and architecture (3 Schichten : Haut, Kleidung, Architektur). To him, colours are more beautiful, mellower (zarter) by the rain.

In Vienna (Wien), his Kunsthaus is worth hours of visit eyes wide open. It is both a museum and a manifesto against the straight line.

Regentag (Raining day) is an out-ordinary film by Peter Schamoni in 1972 (here in German, 20″ via YouTube), about his ideas and artistic works. Paintings and movies sometimes merge. The pace is slow and yet breathtaking.

Regentag, schönster Tag…

& :
Hundertwasser.at
Pluie ? | Pleuvons (en français, EcritOL).

La terre sous la pluie ne se mouille pas aisément, dure qu’elle demeure après des sécheresses. Il pleut ce soir pour noyer les décibels des Hommes, l’on ne sait qui gagnera vraiment mais la terre se décante néanmoins lentement, rassurant les jardiniers. Ce jour de pluie offre l’autre musique qui nous manquait, comme un clavecin sur les tuiles que ponctue le carillon sur les tôles,là-bas ; des traits faussement réguliers sur les grandes feuilles des liquidambars. Au fil des nuages, la terre se décante et revit, exhalant ici de la poussière abreuvée. D’autres jardiniers reprennent leurs outils, crayons et claviers : lettres instantanément agencées en mots qui s’alignent lentement par phrases. Comme eut dit Hundertwasser, les jours de pluie sont beaux et invitent à l’écriture.

Regentag, statt Musiktag.

(EcritOL, 2011-06).

EDIT – First version in 2009-08.

Le Sacre en communion

La musique n’est rien moins que physique, de l’air et de corps ; affaire de souffle et d’yeux, de doigts et de bras et de dos, de ventre : il suffit d’en jouer pour s’en rendre compte, ou d’observer intensément des musiciens. Les danseurs en sont d’excellents exégètes, pensons à Angelin Preljocaj, à Anne Teresa de Keersmaeker (ce qu’en dit EcritOL) et, nous le verrons, à Maurice Béjart (à Michael Jackson aussi, dans son genre). Les mots aussi peuvent en dire le pouls et le parfum, ces rythmes et ces timbres ; certains écrivains mêmes rédigent non pas en musique mais sur, mais avec la musique.

Il était une fois une expérience littéraire au nom de Vases communicants : « Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Pour la cuvée de juin 2013, EcritOL proposait Le Sacre du Printemps à Isabelle Pariente-Butterlin, regardant aux bords de ses mondes. Deux textes furent rédigés sans autre concertation qu’un titre pour mots-clés : des rythmes et des timbres si différents se sont révélés au jour dit, d’une commune passion mélomaniaque irréfragable.

Isabelle Pariente-Butterlin, l’invitée qui comprend Béjart qui avait compris Stravinsky, aux rythmes heurtés jusqu’à l’explosif :

C’est la vie. La vie qui se lève. Elle se répand. Elle aurait pu ne pas, on n’attendait pas, et pourtant on savait. C’est la vie revenue. (…)

EcritOL, l’invitant :

La pluie ébroue l’herbe drue qu’un vent de vallée mouillée peint en vert depuis des jours. Les chaussures des randonneurs doivent se colorer d’auréoles sombres ; les gouttes de plus en plus piquantes tapotent au plat des vitres, puis éclatent en flaques sur le pare-brise, pour ruisseler le long du gros capot. (…)

& :
Les écrits d’IPB-l’invitée (édition Publie.net) | EcritOL-l’invitant.
Musique en plein corps | Listening Writing – (MusicOL).
Lumières & Sons (EcritOL).

Peteris Vasks

Qu’est-ce qu’un chef d’oeuvre ? L’antithèse d’un cortège de clichés : sachez que la musique contemporaine peut être mélodique et dissonante, douce et tendue dans l’écheveau de sons à enrouler des timbres que ne peut oublier le tympan.

Le concerto pour violon de Pēteris Vasks, Tala Gaisma (Lumière lointaine, ici chez YouTube), habite la salle s’il y a du calme autour de vous pour la recevoir. Puis vous écoutez Dona nobis pacem et simplement vous vous taisez car les voix vous saisissent (l’original dure environ un quart d’heure, l’oeuvre datant de 1996). Puis vous ne pouvez quittez l’oreille de son concerto pour cor anglais et de ses quatuors à cordes. Si vous êtes tolérant pour la qualité du son, ces deux extraits sont plus riches encore que le précédent avec choeur : mouvement premier par un violoncelle solo (5 minutes), mouvement second par le même violoncelle avec voix intermittente (8 minutes).

De la musique tout simplement sans -isme, sont les chefs-d’oeuvre : comme Stravinsky-de-feu, comme Dutilleux-le-lumineux, comme Messiaen-l’oiseleur au XXe siècle ; tels Schubert au XIXe siècle et Mahler à la jointure des deux.

& :
Pēteris Vasks (@music.lv).
Musique & Lettonie (@EcritOL) | Musique ! (@WebOL).

EditClin de Clic à TB, qui voudrait découvrir des billets enfouis dans les dédales de MusicOL pour n’en citer qu’un ; celui-ci (2009-05-16) remonte de 4 ans au bénéfice d’une actualisation, cher Violoncelliste.

Beethoven, Perlman, Barenboim

La dite musique classique n’a de guindés qu’une mauvaise écoute et un regard trop obsédé par les jabots et les queues de pie, ne voulant pas comprendre que ne pas applaudir entre les mouvements permet de s’immerger dans la magie jusqu’à la double barre de fin. Même les critiques de la qualité fournie par YouTube se mettent en sourdine en écoutant-regardant en boucle l’interprétation du Concerto pour violon par Itzhak Perlman et les Berliner Philharmoniker dirigés en concert par Daniel Barenboim.

Les timbres et la tenue du discours sont des ravissements ; tous, jusqu’au public, écoutent chacun avec la précision apparemment sans effort. Ce chef-d’oeuvre du début XIXe siècle respire sur scène ; tout fait écho, mélodie et harmonie, rythmes et timbres. Le soliste et le chef jouent sans partition, ce qui n’a rien d’exceptionnel mais la beauté est de voir ces deux complices se regarder, jouer ensemble ; l’Orchestre, dont la magnificence des Pupitres ne constitue pas la moindre des séductions, suit la leur qui n’est pas récente, ayant essuyé peut-être des générations d’interprétation (Abbado ? Karajan ? Furtwängler ? Plus ancien encore ?). Et rien d’autre ne compte, sinon des mots qu’un écrivain pourrait aligner ensorcelé par la bulle ainsi créée.

Même le film est magnifiquement monté, faisant sentir ce qu’est un orchestre. Voilà ce qu’il faudrait montrer aux enfants pour leur apprendre le délice de la chair de poule…

& :
– Musique en plein corps | Listening Writing – (MusicOL).
Lumières & Sons (EcritOL).

C’est affaire de corps pour sûr, de souffle et d’yeux, de doigts et de bras et de dos, de ventre.

Rite of Spring

The Sacre du Printemps (Rite of Spring) is now 100 years old, but our ears might fancy that the score is much newer still. Not to choose a single best version is the true option of the ones who raves about this master piece of music, though anyone should note that Pierre Boulez is outstanding at the conductor desk, with several orchestras.

Courtesy of YouTube (bar one),
Pierre Boulez conducting the Orchestre de Paris in 2002.
Igor Markevitch with an unquoted orchestra, live in Japan in 1968.
Essa-Pekka Salonen, conducting an unquoted orchestra | « With 2013 being the Centenary year for Stravinsky’s Rite of Spring, Principal Conductor and Artistic Advisor of the Philharmonia Esa-Pekka Salonen discusses his relationship with this seminal work, and its continuing relevance in a 21st century context. (…) » (Vimeo, much better than YouTube).
The 1947 version, performed by the Radio Filharmonisch Orkest conducted by Jaap van Zweden live in the outstanding Het Concertgebouw Amsterdam.
The choregraphy by Maurice Béjart, as amazing today as in 1970.
The seemingly original Nijinsky’s choregraphy, in a recent live performance by the Mariensky ballet with Valery Gergiev leading the orchestra (not always at the perfect pitch).
– IS speaking about his masterpiece : Part #1 | Part #2.
– (…/…) as curated by MusicOL (and EcritOL as well, in French though).

(Clin de Clic aBdM).

& :
– Outstanding IS documentary, in many different languages (53″, Sveriges Television, 2001).
100 years after riot, Rite remains (Utah Public Radio) | Ballets Russes drove audiences away from modern music? Just the opposite (Washington Post).
Stravinsky ? | Yeux de feu – (WebOL).

Pourquoi voyager ?

Nicolas Bouvier se posait-il la question ? Cees Nooteboom s’arrêterait-il d’écrire s’il avait une réponse définitive ? Une Ulysse-Architecte, elle, regarde les oeuvres des Hommes. Et soi ? Le voyage se nourrit de recherche et partant d’incertitudes avec lesquelles on joue. Il faut parfois se demander comment manger, où dormir, par quel itinéraire cheminer (à pied ou à pneu), quel programme du lendemain opter si ce n’est celui de la prochaine demi-journée. Comment se changer les idées, comment les orienter quand tout sollicite l’esprit d’un air frais neuf ? Le cours du temps a la liberté dans les contraintes matérielles et les surgissements des éléments, lorsque l’on campe. Cette liberté est énorme pour peu que l’on s’adapte aux flots.

En ces temps là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16 000 lieux du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et de sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était alors si ardente et si folle
Que mon coeur, tout à tour, brûlait comme le temps d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou
Quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j’étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu’au bout.

(…)

Ainsi s’amorce, comme la réponse de Blaise Cendrars, sa Prose du Transibérien et de la petite Jeanne de France (dédiée aux musiciens), qu’il semble avoir écrit dans un trait fulgurant comme ses autres poèmes lyriques, aussi rapidement que Nicolas Bouvier prenait des années pour achever ses grands textes.

Pourquoi voyage-t-on, donc ? Pour répondre à des questions telles que : qu’y a-t-il au-delà du bout du monde ? et savoir si l’on peut tendre vers l’une des portes du paradis, connaitre le bout des nuages selon la fortune de la météo et celle aussi de sa forme. Il est à gager que cela pourrait être magnifique, mais de quelles beautés être les récepteurs ?

Comment voyage-t-on ? Avec la curiosité mais aussi un certain sens du luxe pas si paradoxal, qui pousse à trouver les solutions plus reposantes, plus durables comme une tente réaménagée, comme une nouvelle popote-brûleur de gaz, comme des sandales-sabots en couleur pop-art, comme une petite cuillère en bois découverte dans une boutique d’artisanat Sami, comme le matériel de randonnée alpine adapté aux conditions courantes, comme d’autres objets et outils qui rendent le voyage –non pas l’expédition ou l’aventure, tout est question de proportion– faisable.

Jusqu’où voyage-t-on ? La route, de pneus et de semelles, mène au point de départ ; le bout de la boucle est le but des pérégrinations plutôt nomades. Mais le voyage commence dès avant le départ et se poursuit bien au-delà de la boucle refermée, par des songes, des listes, des bouts d’écriture et des lectures, sans oublier les récits faits à l’entourage mais aussi les références partagées.

Avec qui voyage-t-on ? Avec ses propres souvenirs d’une multitude d’expériences -avec ses propres soi, donc-.

Jusqu’à quand voyager ? Tant que l’âme et le corps se soutiennent, et puis aussi le plus longtemps possible par la mémoire et son ombre la curiosité qui lui évite de se souvenir en vase vicié car trop clos.

Où voyager ? A la poursuite de la boussole, pour ralentir ? Prendre le bateau : l’embarquement prend le temps, le départ et l’éloignement du port prennent ce temps de goûter le lancement du voyage et la mer avance lentement sur l’horizon immobile. Ralentir accélère l’imagination en étendant les heures. L’on avance vite sans en prendre conscience : vingt-six heures pour relier l’Allemagne et la Finlande. Ralentir est également le propre de la marche ; c’est le rythme du bâtisseur dirait l’architecte Renzo Piano. Ralentir est aussi ce qu’offre la voiture lorsqu’il s’agit de traverser l’Europe : le voyage se compte en jours, donc en plusieurs nuits, et non en heures qui bouleversent le rythme biologique comme le fait l’avion.

& :
EcritOL | Voyage ?Nicolas Bouvier ?Cees Noteboom ? (WebOL).
« Heureux qui comme Ulysse »… a le goût des voyages.

Ferveur à pied

Imaginez vous préparer à rencontrer la Corne de l’Afrique. Les guides de voyage s’éparpillent au salon pour prodiguer des conseils pratiquo-sanitaires, offrir quelques rudiments d’amharique afin de répondre aux sourires de quelques mots ânonnés. Un livre plutôt lourd ne pourra être du voyage ; vous l’ouvrez avec la main curieuse l’effeuillant lentement…

Éthiopie. La ferveur et la foi, d’Élisabeth Foch et Paola Viesi, vous emporte dans la chrétienté et l’islam, pied à pied avec les pèlerins. Les uns se rendent à Lalibela pour fêter Ledet, la naissance du Christ début janvier lors du Noël orthodoxe ; les autres au mausolée de Sheik Hussein pour célébrer le lendemain d’Arafat, commémorant le sacrifice d’Abraham et son alliance avec Dieu. Chacun des lieux est un monde vers quoi marchent des Éthiopiens.

Au fil des pas, vous sentez les parfums et le pouls du pays. Page après page vous marchez dans la mémoire du pays sans rien de chronologiquement didactique. L’écart entre spiritualité et gestes quotidiens s’estompe chapitre après chapitre. Le goût de l’ingera semble sortir du papier. Vous découvrez la manière de se saluer, épaule contre épaule, qui vous deviendra familière sous peu.

« Pour entrer en résonance avec l’histoire des Éthiopiens, il faut emboiter les pas à tous ces infatigables voyageurs qui déroulent leur histoire au rythme de la marche. Sur leurs chemins signés de tant de va-et-vient, on pressent une sagesse archaïque qui s’échine à donner au temps une allure d’éternité. »

Vous tenez à pleines mains un grand livre dont le texte, l’iconographie, la mise en page des Éditions de l’Imprimerie Nationale (distribution Actes Sud), l’impression même sont soignés. Vous l’offrez à ceux qui restent, mais vous ne le prêtez pas : il doit demeurer dans la bibliothèque pour le retour, pour toujours.

Et vous partez (Un fil de la trame, EcritOL), laissant ces mots et ces images vous poursuivre.

« web-edition »

François Bon publiait en 2011 son Après le livre, où les dimensions physiques et historiques de la lecture et de l’écriture étaient décrites, soulignant l’idée évidente mais peu courante que l’écriture-lecture est depuis toujours de l’ordre de la technique, ou technologie selon le terme actuel. Deux billets, de février 2013, décrivent l’aventure en chemin, où le post-livre ne se cantonne pas au multimédia son-image mais participe au maillage de la toile (web, évidemment) :

– 1 – Industrialisation du livre numérique.
– 2 – En route pour la web-edition.

Mais vous allez le constater tout bientôt : le web, mis à l’arrière de l’édition numérique, revient par l’édition numérique. Nous proposerons des objets éditoriaux beaux et complexes, qui pourront se lire sur toutes les tablettes et ordis, mais justement, dans ce cas, parce que nous proposerons chez nos libraires revendeurs – tous –, un epub aux fonctionnalités simplifiées, accueillant des ressources complémentaires sur l’auteur et sa démarche, mais proposant principalement un lien d’accès web à un site d’accès restraint, où l’univers de cet objet éditorial se déploiera sans limites.

Plus opérationnellement, pour Publie.net :

– chaque site partenaire (avec choix pour chacun de décider quelle rubrique ou partie de son site passe en mode premium, est enregistré comme livre numérique dans notre catalogue. Le décompte des accès se fait pour chaque page web consultée, nous calculons au bout de l’exercice la recette abonnement et nous la redistribuons aux auteurs selon le principe qui nous guide depuis le départ : partage égal des recettes entre l’auteur et la structure, soit dans ce cas environ 27%.
– en constituant son catalogue de web-edition, publie.net s’engage vis-à-vis de l’auteur à conférer pour chacun des ensembles web sélectionnés une mise en valeur et une diffusion que nos sites, dans leur empilement vertical (voir mon vieil article sur la fosse à bitume), ne sont pas susceptibles de leur assurer, à moins qu’on me prouve le contraire. Pas de lézard là-dessus : je sais l’importance de la réflexion sur l’accès libre. Un de mes plus vieux amis web, Philippe De Jonckheere, vient de me dire – avec la densité et l’amitié indéfectibles de nos échanges – que ce n’était pas sa culture et qu’il ne souhaitait pas participer. Pourtant, il a fallu à Philippe lui-même passer par Google pour retrouver sur son site ce bel ensemble qu’il avait consacré à la cathédrale de Bourges, et qui constituait de façon typique, parce que la proposition vaut pour photographes et musiciens, un des web-objets (le mot est d’Alain François) que nous diffuserons.

(Notes en cours que ce billet), et notamment pour suivre sur Publie-net.com qui est à la fois le catalogue web-edition et suivi réflexif partagé de l’expérience de FB.

& :
Après le livre (TiersLivre.net) précisément en version « web-edition » qui est une sorte plus murie du classique « Accès Premium » | Ce qu’en disait Pierre Assouline (2011-11), François Bon a tourné la page et ce qu’ajoutait FB | FB, ultra-moderne éditeur (Mediapart, 2013-01).
François Bon ? | Editio ? – Edition au sens large | La lecture n’est pas le livre | « Écrits et cultures dans l’Europe moderne » | Trace et mémoire de l’écriture | (Se) publier en ligne | Qu’est-ce que lire ? | Toile & filigrane | Supports de l’écrit | En lisant en écrivant (webOL).
EcritOL.

Essay as a mind game

It was George Orwell’s golden-eyed toad that made me a writer.

Shimon Shama says, even more writes in his usual articulate way, what stands for writing. In a recent issue of the Financial Times Week-end, he announces thus The Bodley Head & FT Essay Prize by, most importantly, describing what struck him for good and ever in reading outstanding texts.

The best essay writing since Michel de Montaigne (1533-1592), who invented the genre, is where this reanimation of experience is shaped by the purposeful urgencies of thought. It is not the thoughtless recycling of experience for its own sake, the fetishising of impulse, which these days is what mostly passes as “blog”; a word well suited to its swampy suck of self-indulgence.

(…) self-implication without literary narcissism; a moral illumination built from a physical experience. Like the best non-fiction long-form writing, it essays a piece of the meaning of what it’s like to live – or, in the case of Hitchens’ last magnificent writing, to die – in a human skin. Essay writing and reading is our resistance to the pygmyfication of the language animal; our shrinkage into the brand, the sound bite, the business platitude; the solipsistic tweet. Essays are the last, heroic stand for the seriousness of prose entertainment; our best hope of liberating text from texting.

Unfortunately, his article is behind the paying wall of the FT. In short, SS writes on why he writes, and thus explain why we read. What ? Books reviewing may be the opportunity to write an excellent essay.

The New York Review of Books.
The London Review of Books.
Die Zeit, für Lesungen auf Deutsch.
Books, pour les francophones comme le titre ne l’indique pas.

Photographier le monde

Il est des photographes géniaux dont le regard peut désintéresser viscéralement, et d’autres ne jamais quitter la rétine.

Michel Guerrin, le plus qu’excellent spécialiste de la photographie au Monde, vient de publier un remarquable article sur Helmut Newton. Le texte est réussi en ce sens qu’il donne à comprendre pourquoi l’on peut aimer ou détester, tout en sachant qu’HN est immédiatement reconnaissable, d’une précision incroyable, d’une virtuosité de mise en scène faustienne, bref qu’il est un portraitiste exceptionnel.

Certains écrivent avec la lumière et une certaine sophistication puisqu’il faut chambre noire, ordinateur ou bacs à produits chimiques. Tenez, nous pourrions parler en désordre d’autres virtuoses : Henri Cartier-Bresson, Brassai, Desiree Dolron, Carla van de Puttelaar, Koos Breukel, James Nachtwey, William Eggleston, Hannes Wanderer, François Carrez, Randy Olson, Luc, etc.

Ce sera le mot de la non-fin. Helmut Newton est certes génial, mais James Nachtwey aussi : lui me donne envie de regarder le monde. Chacun le sien.

Est-ce possible, se dit Luc remontant le soleil, d’être photographe sans rechercher la couleur mais plutôt le degré de lumière, et la forme des choses dans ce flot ?

& :
Photo ?
Photo(n)s | Photographies de sites industriels | En voyageant en écrivant, en photographiant aussi (WebOL).